J’écris au courant de la plume (J.C. Pirotte)

J’écris au courant de la plume (J.C. Pirotte)

Poème personnel à partir d'un vers de J.C. Pirotte

J'écris au courant de la plume
Qui sur le papier file, fume,
Comme possédée, vivante,
C'est elle qui guide, chante.
La main, les doigts, simples assistants,
Suivent le rythme, difficilement.
C'est elle la cheffe, l'âme
De cette œuvre, madame.


Poème personnel à partir d'un vers de Emily Dickinson

Les mots dansent dans la lumière,
Ils suivent la musique, la bière.
Et plus ça va et plus ça crie!
C'est bruyant, joyeux, ici.
L'alcool aidant, l'oubli s'installe,
Là, maintenant, on s'la régale!
Demain est loin, n'existe pas,
Demain n'est rien... mais déjà là!

Dans les films

Dans les films personne ne regarde jamais la télé,
Les gens sont beaux, ils s'aiment d'amour ou d'amitié.
Sur l'écran la vie parfaite défile pleine de sens, d'utilité.
Ici la solitude, les interrogations, les doutes, le silence,
Là-bas les rires, les larmes, l'action, la présence.
La réalité est dure, changeante, gai, triste, elle balance.
Je voudrais savoir où je vais, être sûre de faire les bons choix,
J'aimerais me sentir à ma place, avoir confiance en moi.
Je vous envie vous que j'imagine pleins de confiance en soi.
Vous qui avez des amis qui vous appellent et veulent vous voir,
Des envies de dîners, de sorties, de la légèreté plein le miroir.
Je me sens pesante, pas drôle, différente et trop noire.
Pourtant depuis toujours les autres me disent ma chance,
Vue du dehors ma vie ne manque de rien sauf de romance...
Mais dedans toujours la colère, la tristesse, l'errance
Font de mon quotidien une lutte pour avoir envie de quelque chose
N'importe quoi pourvu qu'une étincelle dissipe tout ce morose.
Envie d'une tarte aux pommes, envie de sentir l'odeur d'une rose,
Envie de soleil, envie de sortir, envie de me sentir en vie...
C'est dur pour moi de ne pas céder à la déprime, d'être ravie.
Chaque jour il faut choisir de voir le beau, éviter de se sentir salie.
Avancer quoi qu'il en coute, trouver la force d'arriver à savourer :
Voir la beauté du monde qui m'entoure et essayer de l'apprécier,
Goûter la chance d'être en vie sans laisser la peur me submerger.
Pleurer, oui, mais pas pour trop longtemps, reprendre le dessus.
Faire la liste de mes réussites, de mes qualités c'est un bon début!
Puis imaginer ce que, dans un monde idéal, j'aurais voulu...
Doute et doute et ratatam

Doute et doute et ratatam

Pas assez ceci, trop cela : il faut changer tout ça!
Douter de tout, douter de moi, un enfer quoi!
Besoin de reconnaissance, n'entendre que le silence,
Envie de tout, de trop, faire un peu, manque de sens...
Le temps passe, peur de le perdre, vouloir trouver sa place,
Infinité des possibilités, pourtant, impression d'impasse...
Peur, peur, peur tout le temps, trop d'angoisses!
Colère, révolte, refus de rester dans la poisse!
Envie d'amour, de complicité, mais manque de capacités...
Envie de bon, de bien, de doux mais grande vivacité!
Alors bric et broc, tic et toc, bim et blam,
Évolution chaotique, chutes, blessures de l'âme.
Mais force et courage, toujours avancer dans ce ramdam!
Oui je doute, oui je tombe, oui je pleure, et alors?
Être humain avant tout, imparfait oui, mais encore?
Encore envie, encore en vie, oui! Pas encore mort!
Donc? Continuer! Chercher! Respirer! Sourire! Jouir!
Explorer, apprendre, étudier, comprendre, ne jamais finir!
Toujours vouloir plus, mieux, évoluer et arrêter de se punir!
C'est vrai quoi bordel de merde! Si je ne suis pas sympa avec moi
Qui le sera? Qui sinon moi pour me tenir par le bras?
Qui sinon moi pour me soutenir, m'offrir un peu de joie?
Et si je devenais mon meilleur allié?!
Poème… ou presque, d’amour… ou pas.

Poème… ou presque, d’amour… ou pas.

Comme Montaigne et La Boétie, 'parce que c'était lui, parce que c'était moi', 
je n'ai pas d'autre explication que ça. 
J'accepte le mot amour dans ma tête, dans mon corps, 
Dans mon cœur à côté de ton nom, de ton corps, 
De ton cœur, parce que c'est toi, parce que c'est moi. 
Absolument rien de rationnel dans tout ça, 
Je devrais te trouver puérile, inculte, étranger, 
Je te découvre mature, cultivé, familier. 
J'ai envie de toi, de nos échanges, de nos regards, 
J'aime le moi dans cet étrange fruit du hasard. 
Hier encore sans toi ma vie roulait tranquille, 
Les jours succédaient aux nuits. 
Aujourd'hui je me sens plus vivante que jamais, 
Envie d'écrire, de danser, de chanter, 
De vivre à fond tous les instants qu'encore un temps, 
La vie me permet de partager avec toi, mon amant. 
A chacune de nos rencontres je me dis que c'est celle-ci 
Pendant laquelle, comme je l'avais prédit, 
Je trouverai ce qui chez toi ne me va pas. 
A chaque rencontre tu me surprends 
Et je repars un peu plus accrocs qu'avant. 
J'ai peur et je m'en fou, je veux vivre cet amour à fond, 
Tant qu'il durera, un jour, un mois, un an, une seconde, 
Peu importe, tout vaut le coup ! 
Même un instant ça vaut la peine 
Pour cette sensation en moi 
De me sentir chez moi avec toi. 
C'est dingue je sais et peut-être dans une semaine 
Je ne pourrai plus te supporter mais aujourd'hui j'en suis là, 
J'ai besoin de toi. 
Jamais je n'ai dit cela à personne 
Car jamais je n'ai compris ce que ça voulait dire, 
Cette sensation d'être plus que soi-même 
En présence de l'autre, ce 'je t'aime' 
Si doux et douloureux à la fois 
Que le dire ne dit rien, qu'un tout petit début à peine. 
Je t'aime et c'est idiot, je t'aime aujourd'hui et peut-être plus demain, 
je t'aime et j'aime le dire, l'écrire, ça me fait du bien. 
Peut-être que ça n'est rien, que ça va passer, 
Peut-être que je m'emballe, me laisse emporter, 
Par les mots, par les frissons, 
Par ces nouvelles sensations. 
Peut-être que ça n'est pas ça l'amour, je n'en sais rien, 
Pour le moment, je t'aime et c'est tellement bien ! 
J'ai peur de te faire fuir avec mes grands mots 
Alors je vais les garder pour moi encore un peu 
Et te dire simplement qu'on a le temps, 
Le temps pour tout, tranquillement...
Les jours moins…

Les jours moins…

En se réveillant ce matin-là sa poitrine lui donne le la.
Aujourd'hui tu iras mal, c'est un jour sans, un jour moins.
Elle sait qu'aujourd'hui il sera, plus qu'à l'accoutumée, difficile de respirer.
Voir chaque jour dans la rue, sur les murs, le monde qui l'entoure, c'est dur.
Elle aimerait pouvoir, comme certains autres, rester optimiste, garder espoir,
Mais la pollution de l'air, des eaux, des gens lui donne envie de pleurer, souvent.
Dans ses jours moins elle est toute seule, elle ne veut pas ennuyer les gens,
Elle reste là à réfléchir, à laisser les idées noires danser et grandir.

Les jours moins sont souvent durs, pessimistes, éprouvants,
Les jours moins c'est pas si sûr, réaliste, dérangeant.
La solitude elle connait bien, elle s'en nourrit, en a besoin.
Avec les gens pour écouter, pour comprendre, discuter, il faut beaucoup se concentrer.

Avec elle-même c'est plus facile, dans son cerveau les idées filent !
Elles s'enchainent, déferlent, ricochent, l'une puis l'autre toujours plus proches.
Mais sa chère solitude parfois lui pèse, elle aimerait que quelqu'un lui plaise
Un homme à elle, comme elles ont toutes, celles qui savent être des chouchoutes.

Pour elle c'est dur le couple rêvé, elle a essayé, elle a échoué.
Ces amis lui disent que pour l'instant elle n'a pas trouvé son prince charmant.
Les jours moins sont souvent durs, pessimistes, éprouvants,
Les jours moins c'est pas si sûr, réaliste, dérangeant.

C'est vrai, petite, elle en rêvait du type idéal, du sauveur sur son cheval,
Aujourd'hui, bien sûr, c'est différent, elle a grandi, est allée de l'avant.
Elle se regarde en face, elle est consciente de ce qu'elle voit dans la glace :
Une femme trop homme, une fille entière, pas assez conne.

Elle voudrait bien faire comme tout le monde, se mettre en couple et dans cette ronde
Trouver une sorte d'équilibre, arriver à se sentir libre.
C'est plus fort qu'elle il faut qu'elle parte dès qu'elle se sent mise dans un boîte
Elle ne respire plus et devient teigne quand la colère commence son règne.

Les jours moins sont souvent durs, pessimistes, éprouvants,
Les jours moins c'est pas si sûr, réaliste, dérangeant.
Alors elle passe pour la méchante, c'est elle qui crie, c'est elle qui jette
ça lui fait mal mais l'habitude fait mieux glisser ce moment rude.

A nouveau face à elle-même, elle reprend tout, où ça la mène ?
A la seule conclusion possible : le couple pour elle c'est impossible.
Elle dit fièrement que dans la vie on n'est pas doué à l'infini.
Elle sait maman, elle sait amie, elle sait amante mais pas mari.

Le quotidien, tous ces rituels, elle n'y arrive pas c'est trop pour elle !
Une fois la routine installée, finie la conquête, bonjour la stabilité...
Les jours moins sont souvent durs, pessimistes, éprouvants,
Les jours moins c'est pas si sûr, réaliste, dérangeant.

Elle le voit que les autres en rêvent, la stabilité, l'impression d'une trêve.
Seulement pour elle se sentir acquise c'est pire que vivre sur la banquise !
Elle a besoin pour être bien que chaque jour quand il revient
Il la surprenne, la redécouvre pour qu'à nouveau ses bras s'ouvrent.

Dans ses rêves elle a le droit d'être différente et aimée pour ça.
Elle a quelqu'un qui voit en elle la force, l'intelligence et la tendresse.
Elle pleure un peu, c'est un jour moins, elle ira mieux demain matin.
A nouveau seule et presque bien elle sera libre et c'est pas rien !

Les jours sans c'est pas facile mais grâce à eux les jours d'après sont d'autant mieux !

 

Amour et tristesse

Amour et tristesse

J’ai comme un trou dans ma poitrine,
ça m’fait du mal de voir ces os,
Je voudrais être une héroïne
Et secourir tous ces pauvres gosses.

J’ai comme une boule dans la gorge,
ça m’fait du mal de voir ces bosses,
Je voudrais pouvoir l’prendre à la gorge
Casser la gueule à ce molosse.

Amour et tristesse pour toi, pour moi, pour eux,
Amour et tristesse quand j’en prends plein les yeux.

Je sens la rage dans mes p’tits poings
J’voudrais crier ‘fuck le système !’
Mais je suis faible et je n’fais rien
Que vivre sans trop de honte de moi-même.

Moi je n’suis rien qu’un être humain,
J’sais pas voler, j’ai pas d’pouvoir,
Seulement celui, grâce à mes mains,
De faire tranquille mon bout d’histoire.

Amour et tristesse pour toi, pour moi, pour eux,
Amour et tristesse quand j’en prends plein les yeux.

J’ai mal pour toi qui meurt de faim,
J’ai mal pour toi qui meurt avant
Avant d’avoir pu vivre un demain
Qui t’aurais plu et fait du bien.

Je vous aime tous mes frères humains,
J’vous veux du bien tous les vivants,
Insectes, plantes et même les chiens
Chacun son rôle dans le vivant.

Amour et tristesse pour toi, pour moi, pour eux,
Amour et tristesse quand j’en prends plein les yeux.

Vive la nature, vive le progrès,
Vive le respect, la bienveillance,
En réduisant les inégalités
Il fera meilleur vivre en France.

Progrès du bonheur, de la biodiversité,
Avancer en valeurs, en réciprocité
Je sais facile à dire, mais est-ce facile à vivre ?
Pour le savoir, faudrait essayer au lieu de survivre…

Amour et tristesse pour toi, pour moi, pour eux,
Amour et tristesse quand j’en prends plein les yeux.

Essayer quoi ? La paix pour commencer !
Paix dans nos cœur, nos pays, nos continents,
Arrêter d’engraisser les faiseurs d’anxiété
Ruiner les rois de l’armement.

Je crois en Dieu et pas toi, et alors ?
Qui a raison, qui à tort ?
Mais on s’en fout, pas d’importance !
Seul le respect, notre seule chance !

Amour et tristesse pour toi, pour moi, pour eux,
Amour et tristesse quand j’en prends plein les yeux.

Je mange pas d’porc, bois pas d’alcool,
Toi tu prie pas et tu picoles,
Et c’est pour ça qu’on s’entretue ?
On est trop bêtes, trop tordus !

Moi j’ai une bite, toi t’en n’a pas ?
ça me donne des droits sur toi ?
Ben non en fait pas plus que toi
Tu n’as le droit de m’faire papa.

Amour et tristesse pour toi, pour moi, pour eux,
Amour et tristesse quand j’en prends plein les yeux.

Tous différents, tous inégaux,
il y a les grands, les forts, les beaux,
il y a les autres, la majorité,
des gens normaux, zéro popularité !

Notre seul point commun,
nous les humains de cette planète :
vouloir être aimer, aimer quelqu’un
c’est tout, c’est clair, c’est net !

Amour et tristesse pour toi, pour moi, pour eux,
Amour et tristesse quand j’en prends plein les yeux.

Quelque soit son sexe, sa couleur de peau,
Malgré l’argent, le sang, la guerre,
On veut avoir quelqu’un dans la peau,
Notre part d’amour sur cette terre.

On veut souffrir, on veut saigner
mais seulement du cœur, pas pour de vrai !
On veut se battre, tout abandonner
mais pour l’amour, seulement, le vrai !

Amour et tristesse pour toi, pour moi, pour eux,
Amour et tristesse quand j’en prends plein les yeux.

On vit vieux maintenant alors avec un peu de chance,
cet amour-là plusieurs fois croisera notre chemin
et grâce à ça, toute cette tristesse, notre existence
sera moins dure à supporter, moins de chagrin.

Amour et richesse pour toi, pour moi, pour eux,
richesse du cœur, la seule valable à mes yeux.