Passer à côté de la vie

Passer à côté de la vie

Tous les jours la même routine : le téléphone, l’ordinateur, Facebook, les séries américaines,
Tous les jours ce temps perdu à regarder sur un écran défiler une vie qui n’est pas la mienne.
Tous les jours la même question : à quoi je sers ?
Je suis là, certes, mais pour quoi faire ?
Besoin de sens pour avancer, est-ce que j’en fait assez ?

Passer à côté de la vie en croyant la vivre à fond,
Importance de l’apparence et à l’intérieur la souffrance
J’veux du vrai, j’veux du bon, de l’intense
Je veux plus que du pognon !

J’ai de la chance sur cette planète, je suis née du bon côté,
Celui des riches en argent, celui des pauvres gens,
Ceux qui pensent que ça vaut le coup,
Pour une belle paire de chaussure d’exploiter beaucoup.

Comme eux quand ma carte bancaire
M’ouvre les portes de la terre entière,
Comme eux je la grignote, je prends cette part achetée,
Comme eux j’ignore les êtres qui pour moi sont exploités.

Passer à côté de la vie en croyant la vivre à fond,
Importance de l’apparence et à l’intérieur la souffrance
J’veux du vrai, j’veux du bon, de l’intense
Je veux plus que du pognon !

Je voudrais faire beau, je voudrais faire grand,
Je voudrais d’un coup de baguette donner à tous les puissants
La conscience du plus important :
Chaque être vivant est un maillon essentiel de notre belle grande chaine,
Ce maillon pour être solide se nourrit d’amour, de bienveillance, pas de haine.

Ben ouais mais les belles grandes idées on se torche le cul avec
Notre Dieu à tous dans ce monde, ne vaut pas un kopeck
Pour lui nous mourons, nous prions, Ce Dieu indispensable, utile, industriel,
Ce Dieu qui nous donne le superflu au détriment de l’essentiel.

Passer à côté de la vie en croyant la vivre à fond,
Importance de l’apparence et à l’intérieur la souffrance
J’veux du vrai, j’veux du bon, de l’intense
Je veux plus que du pognon !

Ce Dieu c’est l’argent, le flouze, le fric, l’oseille.
Il nous enivre, nous fait perdre la tête, nous rend con
En son honneur, pour le faire prospérer, tout est bon :
Mentir, exploiter, détruire, tuer, éradiquer les abeilles.

Vendre toujours plus du toujours moins nécessaire,
Vendre du toujours plus neuf, acheté hier et déjà vieux,
Consommer, consommer, consommer et tout foutre en l’air,
Fuir notre existence en achetant sans regarder derrière.

Passer à côté de la vie en croyant la vivre à fond,
Importance de l’apparence et à l’intérieur la souffrance
J’veux du vrai, j’veux du bon, de l’intense
Je veux plus que du pognon !

Dieu dollar nous délivre de nos misérables existences
Sans respect, sans vrai, sans décence
A ce Dieu nous donnons tout et nous pensons,
somnambules, innocents, que nous vivons.

Nous oublions l’essentiel : la douceur d’une caresse sur la joue d’un enfant,
La beauté d’un sourire d’un inconnu dans la rue,
La puissance de la mer, des montagnes, du vent,
La mortalité de nos corps humains fragiles et nus.

Passer à côté de la vie en croyant la vivre à fond,
Importance de l’apparence et à l’intérieur la souffrance
J’veux du vrai, j’veux du bon, de l’intense
Je veux plus que du pognon !

A cause de ce Dieu pognon que nous vénérons,
Nous avons perdu notre humanité, nous l’avons mise de côté.
Les animaux, les insectes, les plantes, nous tuons, détruisons
Sans voir qu’ainsi c’est notre propre destin que nous scellons.

Nous sommes d’adorables et sur-efficients jeunes cons,
Des ados persuadés de tout connaître, tout maîtriser, tout pouvoir.
Oui nous pouvons beaucoup, mais avons-nous l’espoir ?
Pouvons-nous vivre en paix, arrêter de tourner en rond ?

Passer à côté de la vie en croyant la vivre à fond,
Importance de l’apparence et à l’intérieur la souffrance
J’veux du vrai, j’veux du bon, de l’intense
Je veux plus que du pognon !

Des fruits et légumes de l’autre bout du monde, faut-il les acheter?
Des vêtements fabriqués pas des enfants esclaves, faut-il les acheter?
Les pays au faible PIB faut-il les mépriser?
Croissance de la richesse et des inégalités, changer les données ?

C’est vraiment ça être humain ? Acheter, acheter, acheter et puis mourir ?
Vraiment ? C’est tellement triste, petit, sans envergure, sans plaisir.
Même la mort est repoussée, l’éviter à tout prix, y croire.
Tout pour cette image jeune et lisse dans le miroir.

Passer à côté de la vie en croyant la vivre à fond,
Importance de l’apparence et à l’intérieur la souffrance
J’veux du vrai, j’veux du bon, de l’intense
Je veux plus que du pognon !

Heureusement il y a l’amour, dernier bastion de résistance
Pas l’amour à la con du tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil,
L’amour respectueux des différences, l’amour en conscience,
L’amour tolérant, l’amour intelligent, cet amour-là nous sauvera-t-il ?

Le plus corrompu des dictateurs aime,
Le pire des multimilliardaires aime,
Le plus froid des lobbyistes aime.
L’amour nous rend faible, c’est son plus grand atout
Nous redevenons humain, à nouveau prêt à tout
Pour le bon, pour le beau, nous cessons d’être des toutous.

Passer à côté de la vie en croyant la vivre à fond,
Importance de l’apparence et à l’intérieur la souffrance
J’veux du vrai, j’veux du bon, de l’intense
Je veux plus que du pognon !

Et toi là !

Et toi là !

Et toi là, tire-toi d’chez moi !
T’as rien à faire ici, t’es pas comme moi !
Non mais t’a vu ta gueule, t’a vu ton style ?
Ici, on a la classe, pauvre débile !

Ben ouais chez nous les blancs pour entrer
Faut un bon laisser-passer
Et toi, là, avec ton look, ta peau bronzée
Ben t’as pas les codes, pas l’droit d’entrer.

Non mais tu croyais quoi ?
Que tu pouvais être comme moi, faire comme moi ?
Entrer, sortir, comme tu voulais de mon chez moi ?
Comme moi je viens le faire dans ton chez toi ?

Et toi là, tire-toi d’chez moi !
T’as rien à faire ici, t’es pas comme moi !
Non mais t’a vu ta gueule, t’a vu ton style ?
Ici, on a la classe, pauvre débile !

Mais t’a rêvé dans ta p’tite tête !
T’as pas la bonne couleur pour faire la fête !
Moi je peux piller ton sol, envahir tes plages !
Toi tu peux crever seul sur une de mes plages…

Ben ouais cousin, faut t’faire une raison !
T’as cru qu’chez les blancs c’était l’Eldorado ?
Et tu vois maintenant que c’est plutôt l’fiasco !
Alors vas-y, rentre à la maison !

Et toi là, tire-toi d’chez moi !
T’as rien à faire ici, t’es pas comme moi !
Non mais t’a vu ta gueule, t’a vu ton style ?
Ici, on a la classe, pauvre débile !

Tu leur diras là-bas, qu’ici on ne pas d’vous !
Que vos matières premières, nous, on les exploite
Mais que votre misère, on la veut pas dans nos pattes !
Allez, casse-toi ! File ! Zou !

Reviens demain, quand on sera à nouveau humain,
D’ici-là regarde-nous, de loin, mourir à petit feu,
De ne savoir plus être ému par de jolis yeux
De vouloir tout maintenant et pour cela détruire demain.

Et toi là, tire-toi d’chez moi !
T’as rien à faire ici, t’es pas comme moi !
Non mais t’a vu ta gueule, t’a vu ton style ?
Ici, on a la classe, pauvre débile !

Si un jour, cousin, c’est mon tour de te tendre la main,
Ben j’te jure, j’t’en voudrai pas que tu craches dessus,
Avec tout c’que j’t’ai fait, normal que je sois mal reçu !
Pourtant, peut-être, toi, tu seras plus humain…

Et toi là, prend moi chez toi !
J’ai plus rien ici, soit pas comme moi !
Non mais t’a vu ma gueule, t’a vu mon style ?
J’ai plus la classe, moi le pauvre débile !

Oui un jour quand on comprendra
que les biftons ça remplit pas l’estomac,
alors à nouveau nous verrons clair
Nos yeux pourrons enfin voir la lumière !

Spiralex (14/07/2019)

Femme, homme, révolution !

Femme, homme, révolution !

Je suis femme et je suis belle
Pour cela je suis les règles
Ma peau glabre comme celle d’un enfant
Mon poids parfait ni trop petit ni trop grand
Pour être féminine, pour plaire, je me maquille
Comme un bijou, il faut que je brille.
Attention pas par mon intelligence,
ça n’est pas sexy une femme qui pense.
Avoir l’air fragile sur mes talons,
Savoir tout faire en pantalon.
M’occuper de ma carrière, de mes enfants,
De la maison, des courses, de mon amant…
Savoir pleurer, demander de l’aide,
Savoir aimer en douceur, sans être raide.

Hommes, femmes, révolution !
Virons le passé de la maison !
Libérons-nous des traditions
Faisons pour nous ce qui est bon !

Je suis un homme et je suis beau
Pour cela je fais ce qu’il faut !
J’ai des poils ça fait viril
Mais pas trop, pas genre gorille
J’ai des muscles, je suis fort
Pour plaire c’est ce qui doit se voir dehors !
Comme un lion je dois montrer ma puissance,
Attention pas trop, c’est pas sexy la violence.
Jamais de faiblesse, toujours bander,
Et surtout, surtout, ne jamais pleurer.
Bricoleur, travailleur et attentionné
Je suis le pilier qui jamais ne doit flancher.
Ne jamais demander d’aide,
Avoir la force d’aimer, sans être raide.

Hommes, femmes, révolution !
Virons le passé de la maison !
Libérons-nous des traditions
Faisons pour nous ce qui est bon !

Je suis un être humain et je suis moyen,
Parfois très beau, parfois beaucoup moins.
J’ai des poils là, un peu, il en faut
Je les laisse, ça ne me gène pas, c’est beau ?
Ma force c’est mon cerveau, mon outil c’est mon corps
Chacun d’eux me donne du plaisir, c’est fort !
Parfois en colère, parfois je pleure, parfois je ris,
Toute cette palette, c’est pas ça qu’on appelle la vie ?
Dans mon travail je m’épanouie, j’ai un objectif,
Dans mon lit je m’éclate, je joui, je kiffe !
Homme ou femme ? Je sais pas trop,
Un peu des deux ? Ça fait pas trop ?
Pourquoi attribuer à un seul sexe
Ce qui fait tout le piment de notre espèce ?

Hommes, femmes, révolution !
Rien que de l’amour à la maison !
Ensemble créons nos nouvelles traditions
Faisons pour nous ce qui est bon !

Spiralex (15/07/2019)

La peur de demain

La peur de demain

C’est beau dehors : les arbres, les animaux, les gens
C’est triste dehors : la mort, la pollution, la violence, tout le temps…
Et dedans qu’y a-t-il ? Des questions, des peurs, des joies,
De l’amour, du désir pour toi, rien que toi !

J’ai peur de demain, peur de mourir, peur du plus rien
J’ai peur pour mes enfants, pour moi, pour les tiens
J’ai peur de demain et ça m’agace !
Quelle couleur aura ma trace ?

C’est laid dehors : les déchets, la guerre, la famine
C’est laid dehors : trop de viande, air vicié, les mines
En moi cet amour de mes enfants, ma famille, des humains
Et pour toi la tendresse, les caresses, mes mains

J’ai peur de demain, peur de périr, peur du néant
J’ai peur pour mes enfants, pour moi, pour les gens
J’ai peur de demain et ça m’enrage !
Quel souvenir de mon passage ?

Dehors c’est comme ça, un peu à cause de moi…
Dehors vraiment ? Ne serait-ce pas un autre dedans ?
En prenant soin de moi, je prends soin de toi,
Je veille sur mon dedans, je protège l’environnement.

J’ai peur de demain, peur de la guerre, du vide
J’ai peur pour mes enfants, pour moi, pour nous
J’ai peur de demain et je suis avide
D’amour, de désir, de sexe, de nous.

Ben voilà j’l’ai dit et qu’est-ce que ça change ?
J’ai peur des jours devant, de perdre mes anges.
Toi aussi, un jour je te perdrai, fin de l’amour,
Mais toujours je garderai le souvenir de tes contours.

J’ai peur de demain, peur de vieillir, de mourir,
J’ai peur pour moi, ma famille, mes amis,
J’ai peur de demain et je résiste
En aimant, souriant, jouissant, je persiste.

Et même si dehors, dedans, tout part en couille,
J’aurais quand même fait de mon mieux pour vivre en vrai
Sentir, ressentir, éprouver, profiter avant la rouille
Jouir de mon corps, de mon esprit, de l’air frais
Jouir avec ton corps, ton esprit, ton air vrai.

Spiralex (14/07/2019)