Appartement à Paris, collocation 2 mecs une nana. Avortement choisi colère enceinte.

Play station. Réveil. Téléphone. Bricohe Nutella. Jus d’orange. Pétard. Play Station : j’ai le record du plus mauvais temps et de la plus belle cascade. Les rues de San Francisco, poursuivie par une cohorte de véhicules de police furieux, une petite voiture grise tente de leur échapper. Tant qu’on n’est pas resté 20 secondes sur le ring, on rejoue. J’ai réussi une fois un joli 38 secondes puis j’ai « ruiné la caisse », comme me le signifie gentiment l’écran de télévision. 7 secondes 16 centièmes : temps minimum à battre…

Comment élever un enfant? Quel est le bon équilibre entre donner des limites et limiter? Aimer et étouffer? Comment préparer un être humain à la vie, l’amour, la mort, la nourriture, la joie, la peur, … Trop penser, tu penses trop, tu te prends la tête. Regarde qui tu es! Tu aimes toucher, écouter, parler et câliner les gens que tu aimes, pourquoi ne ferais-tu pas la même chose avec ton bébé? Pour rien, aucune raison valable, simplement l’appréhension : est-ce que je saurais faire?

Une fois j’ai eu un chien. J’étais étudiante et le petit caniche nain ne comprenait pas mon langage, je me suis énervée, une fois, trop, à me faire peur…  Une fois, en rentrant chez moi, il avait tout saccagé. En partant, je lui avais laissé la liberté de vaquer dans tout l’appartement. Je le laissais d’habitude enfermé dans la petite cuisine, sans fenêtre… Forcément, un moment de liberté, il en a profité! J’avais un grand bureau, deux tréteaux avec une planche noire. Dessus traînaient divers objets : feuilles, stylos, lunettes de vue, paquet de Nesquick, …

Tous ont eu la chance de voir d’extrêmement près les petites dents pointues, énergiques, du caniche nain : Pluto. Cet enfoiré était monté sur la chaise d’où il avait sauté sur le bureau. Je l’ai maudit. Je lui ai hurlé dessus et, finalement, je l’ai balancé contre un mur après lui avoir filé 4 ou 5 claques monstrueuses. J’ai eu peur. Il a fait un « kay!!! » suraigu et s’est remis sur ses pattes. Ce chien m’a mis, non, je me suis mises dans des rages folles contre Pluto, une vraie furie. Puis nous nous sommes séparés avec l’homme qui m’avait offert ce chien. Il a voulu reprendre tout ce qu’il m’avait offert et a failli l’oublier… le chien… je me suis permise de le lui rappeler…

Avortement choisi colère enceinte. Drôle d’association d’idées, n’est-ce pas? Pourtant c’est celui qui m’a offert le chien qui m’a aussi mise enceinte pour le première fois, juste avant de partir en stage en Espagne, à Barcelone. Nous avons fait l’amour dans les escaliers. Je ne me rappelle pas de tous mes rapports sexuels avec lui, mais celui-là, je m’en souviens… Passion et amour se mêlèrent dans cette étreinte que j’aurais du refuser : je savais que j’avais merdé dans la prise de la petite pilule journalière, celle qui autorise l’amour physique sans reproduction, la contraceptive… Je ne crois pas avoir joui car, à l’époque, j’ignorais ce que c’était, mais j’ai eu du plaisir, une sensation agréable avec ce pieu qui me pénétrait. Ça ne m’arrivait pas souvent que l’amour soit « agréable ».

Départ en Espagne, retard dans les menstruations… stage, dans l’entreprise de mon oncle, une petite filiale, des bureaux… Puis, après quelques semaines, je ressens soudain une douleur et je devais me plier en deux pour éviter d’avoir trop mal. Puis la douleur est partie… et est revenue, plus forte encore.

A l’hôpital de Barcelone il m’ont fait des analyses et la femme médecin, après avoir reçu les résultats, m’a demandé si je savais que j’étais enceinte… Grosse claque dans la gueule, puis retour à la réalité : appelle à mon copain du moment, à ma mère. Mon copain arrive à Barcelone, on fait l’amour chez la femme chez qui j’habitais et son fils se pointe et nous prend en flag… quand c’est la merde, c’est la merde : enceinte et grillé par le fils de celle qui m’héberge, tout va bien! Retour en France, ma mère ne me dit rien, on ne discute de rien, elle s’occupe de tout et bientôt je ne suis plus enceinte. Avortement choisi colère enceinte.

Avortement médical pour cause de grossesse extra-utérine, d’où la douleur, je crois, c’était il y a longtemps… J’avais 18 ans, avortement en tout cas… Pas la version pilule à la maison, la version hôpital, anesthésie générale, aspiration, réveil… la totale. Quand je pense que des abrutis s’imagine qu’une femme peut utiliser l’avortement par « confort », putain mais quel rigolade! C’est dur, ça fait mal au moral et ça perturbe durablement ce truc. Alors oui, c’est chouette que ça existe, mais ça n’est certainement pas facile.

Share This