Dimanche 30 juillet 2000, appartement à Paris, collocation 2 mecs, une nana.

Une soirée entre potes se transforme en expérience… la première fois avec une femme…

Je sens toujours la fatigue, ce week-end ne m’a pas reposée. Il m’a en revanche fait vivre une expérience des plus intéressantes : l’amour entre femmes. Je ne pensais vraiment pas que j’aurais si rapidement l’occasion et l’envie, réunis, de faire l’amour avec mon amie… En fait, ça ne change rien. Je crois que j’ai pu le faire justement parce que je sais maintenant que je ne suis pas homosexuelle.

J’écris devant les autres. Ils me demandent ce que j’écris, pourquoi j’écris, veulent lire, me disent que ce n’est pas courant, ou que ceux qu’ils voient faire habituellement leur semble fous… Et moi j’ose peu parler. Je ne suis pas sûre de moi, je bafouille, je deviens agressive, je m’emporte… Peu importe, je continue… peut-être est-ce de l’exhibitionnisme, mais je m’en fous. Et puis j’aime écouter la conversation autour de moi en même temps, j’ai l’impression d’être invisible, ça me plaît.

Lundi 31 juillet 2000, gare de Lyon.

Je ne suis pas homo et j’ai donc vécu cette expérience pleinement : avec curiosité, avidité et sans gêne. La copine avec laquelle j’ai fait cette expérience m’avait dit que je pouvais, si je le souhaitais, avoir un rapport sexuel avec elle sans aller plus loin. J’avais peur qu’elle se sente utilisée, comme un objet. Je n’étais pas très chaude à cette idée, mais finalement, ça c’est très bien passé.

Le seul problème c’est que maintenant mon amie tient encore plus à moi qu’avant. J’ai peur qu’elle ne se fasse du mal : moi je sais que je ne tomberai pas amoureuse d’elle, je ne peux pas, j’aime trop les hommes et j’ai envie d’avoir des enfants, de fonder une famille. Je voulais voir ce que c’est, j’ai vu. Ça m’a plu d’ailleurs. Je pense que l’homosexualité peut permettre d’atteindre des sommets de plaisir physique : personne ne connait aussi bien un corps de femme que la femme elle-même, pareil pour l’homme.

Pourtant l’excitation n’est pas la même, en tout cas pour moi : un corps d’homme me fait vibrer, me donne envie d’être dans ses bras, de caresser sa peau, de sentir son sexe dans le mien. Un corps de femme me donne envie de regarder, d’apprécier l’esthétique et la plastique, de comparer, éventuellement de la voir nue, mais pas d’être dans ses bras.

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