Lever l’ancre et voguer au hasard des flots. Se laisser porter par les vents, naviguer à contre-courant. Voilà la vie du marin amateur. Celui sur qui le temps n’a pas de prise. Le temps des horloges, comme disait Bergson. Celui des saisons, il vit avec, il vit dedans. Il prend son temps. Il observe le temps. Contraint par les éléments mais jamais par sa montre. Esclave de son bateau mais jamais du bureau. Certains et certaines le voient chanceux, libre. Comment se voit-il lui? Réfléchit-il même à cela : comment il se perçoit? Pas sûr : il est l’heure de lever l’ancre, cela, c’est concret, ça lui parle. Savoir comment il se voit, il n’y pense pas…

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