Climat, crises : the shift project

Climat, crises : the shift project

Le plan de transformation de l’économie française, édition Odile Jacob, Paris, février 2022
Avant-Propos

« Dans deux ans, nous fêterons (ou pas) la découverte de l’effet de serre en 1824 par Joseph Fourier. (…) Quatorze ans plus tard, un autre physicien français, Claude Pouillet, identifia les deux principaux gaz à l’origine de cet effet : la vapeur d’eau et le dioxyde de carbone, ou CO2. Il en déduisit à l’époque que toute variation de la quantité de CO2 dans l’atmosphère faisait varier le climat.  » (…)

« C’est dire si les bases scientifiques de l’affaire sont anciennes. (…) 4 à 5°C de hausse de la moyenne planétaire en 10000 ans a donc suffit pour faire fondre de 3 kilomètres d’épaisseur les glaciers qui couvraient la totalité du Canada et de l’Europe du Nord, pour élever les océans de 120 mètres, et pour faire passer la végétation européenne d’une maigre steppe, permettant la survie d’une population mille fois moins nombreuse qu’aujourd’hui, à d’abondantes forêts que nous avons pu couper pour créer nos terres cultivables. »

« Quelques degrés en un siècle, ce serait donc une transition de même ampleur qu’une déglaciation, mais en 100 fois moins de temps. Toute la différence entre une voiture qui s’arrête en quelques secondes – cela secoue mais on reste vivant – et celle qui s’arrête en rentrant dans un mur… » (…)

« Malheureusement, rien de tout cela n’a ralenti la lente et régulière hausse des émissions de gaz à effet de serre dues à notre espèce. Et même, par une étrange ironie, plus les discours alarmistes se sont multipliés, plus les émissions ont augmenté!

C’est que la cause première de ce dérèglement climatique est une drogue dure. Elle s’appelle l’abondance énergétique, rendue possible par l’avènement des combustibles fossiles. Ces derniers ont permis de mettre à notre service une armée de domestiques mécaniques, à l’origine de la profonde transformation du monde que nous avons connue depuis deux siècles. » (…)

Le plan de transformation de l’économie française

« Le drame de cette affaire, c’est donc que l’abondance énergétique a été rendue possible en sortant des énergies renouvelables, les seules disponibles jusqu’à il y a deux siècles. » (…)

« Jugez plutôt : pour remplacer un seul laminoir par des ouvriers martelant la tôle, il faudrait mobiliser 10 millions de paire de bras : 40% de la population active de la France! Nous ne percevons jamais dans notre quotidien la puissance de ce laminoir. Pourtant cette puissance est là, étalée sous nos yeux, dans chaque objet qui contient de l’acier. » (logement, ponts, tunnels, gazoducs, transports, meubles, agriculture, eau courante, cuisine) « Bref, l’acier est partout. Pourtant nous ne pensons jamais à la prothèse sur puissante qui lui a donné forme. »

« C’est cela l’énergie : la nourriture du costume d’Ironman en pièces détachés qui nous obéit au doigt et à l’œil, qui a tout changé dans le monde qui nous entoure, et qui pourtant reste pour une large part invisible et inaudible dans notre quotidien. » (…)

« Jusqu’à maintenant, les scientifiques du climat évoquaient des ennuis pour « plus tard ». Mais que pèse l’avenir lointain quand, à court terme, tout va bien? » (…) « Or l’horizon temporel a changé : désormais, les ennuis ne sont pas pour plus tard, mais ils ont commencé tout de suite. »

Vous aimer… malgré tout…

Vous aimer… malgré tout…

C’est dur de vous aimer, malgré tout ce que vous pensez… J’aime les gens, je les trouve beaux, intelligents. Vous vous méfiez de tout le monde, sauf de ceux qui vous ressemblent. Je suis convaincue de la force de l’État, de son pouvoir décideur, protecteur. Vous voulez le laissez faire, évoquez le mérite, le ruissellement, des mythes. Je trouve qu’il est juste et logique de payer selon la taille de son pécule, je suis choquée par l’évasion fiscale, ne comprends pas comment l’optimisation fiscale peut être légale, et vous le pratiquer, trouvez cela normal. Je base la majorité de mes croyances sur la science, car c’est, à ma connaissance, ce qui se rapproche le plus de la vérité, j’écoute, je m’informe, j’apprends du consensus scientifique, quelque soit le domaine : histoire, sociologie, psychologie, économie, physique, biologie, neurologie, virologie, climat, et cætera. Vous vivez sans sourciller sous le règne de l’opinion, ce que vous croyez, sans le questionner, vous en chercher la validation chez des pseudo-journalistes qui ne véhiculent que leur point de vue au détriment de la recherche de la vérité.

Vous pensez que vous avez réussi seuls, sans personne pour vous aider, sans voir l’école, le pays dans lequel vous vivez, l’éducation de vos parents, le confort dans lequel vous viviez comme des privilèges, des aides fondamentales et exceptionnelles. Vous pensez que les personnes sans emplois sont majoritairement des fainéants qui ne font aucun effort pour travailler. Vous pouvez dire, sans que vos propres mots ne vous rendent malades, que ceux qui estiment ne pas gagner assez d’argent n’ont qu’à prendre deux emplois sans réaliser une seconde que c’est le cas pour beaucoup de personnes très mal payer, d’une part, que le corps humain à ses limites, d’autre part et sans, enfin, vous rendre compte de ce que cela veut dire de gagner moins de 1700€ par mois, ce qui est le cas de la moitié des personnes recevant un salaire dans notre pays. La quantité d’argent dont vous disposez vous permet d’acheter tout ce que vous voulez, le nécessaire à pris d’or, le superflus et plus encore, sans jamais compter, sans jamais vous limiter et vous penser que cela vous le devez à votre travail uniquement, à aucun moment vous ne voyez d’injustice dans tout cela : le fait que vos salariés gagnaient dix fois moins que vous ne vous choque pas car pour vous ‘le risque’ c’est d’investir dans une société. Le fait de porter des charges lourdes, de travailler 35h par semaine pour à peine 1000€, le stress qui en découle du fait qu’il est presque impossible de payer ses charges fixes et de manger sans finir le mois dans le rouge ne vous effleure même pas. Cela vous choque si je vous dis que perdre de l’argent n’est pas un risque puisqu’à aucun moment votre corps, votre santé n’est mis en danger, cela vous choque si je vous dis que celui ou celle qui travaille pour très peu d’argent est physiquement, matériellement, réellement en danger mais pas celui qui investi de l’argent.

Pour vous je suis une extrémiste de l’ultra-gauche parce que j’estime qu’il est révoltant, choquant, immonde qu’il soit permis à des individus ou des entités privées de posséder des milliards, que ce genre de montant ne devrait être légal qu’entre les mains d’un État et au bénéfice du commun. Cela vous fait peur, vous vous sentez menacer personnellement alors que vous êtes loin, vraiment très loin de boxer dans cette catégorie bien qu’elle vous fasse, apparemment, tellement envie! Vous croyez encore à la théorie du ruissellement, ce mythe démenti scientifiquement, factuellement depuis des dizaines d’années qui voudrait qu’en laissant les plus riches accumuler sans restriction ils vont, par leur consommation, faire ruisseler leur argent vers les moins riches : ça ne marche pas comme ça! La réalité c’est que nous avons collectivement laissé des multinationales, des individus s’enrichir au-delà de tout ce qui est imaginable pour 99% d’entre nous et que les inégalités de richesse de sont creusées : les pauvres sont un peu moins pauvres qu’avant mais les riches sont tellement plus riches que l’écart entre eux s’est énormément creusé. Le ruissellement est un mythe, et vous y croyez encore, alors vous accumulez et vous dépensez, sans compter, en vous pensant ainsi bons citoyens, vous croyez accomplir votre devoir, réaliser la mission qui vous a été confiée.

Et bien sûr, pour vous conforter dans votre croyance, il faut que les écologistes soient tous des cons, des emmerdeurs, des tarés qui nous emmerdent pour rien avec leur théorie fumeuse de réchauffement climatique, de perte de biodiversité, de pollution, de diminution des matières premières disponibles : il faut produire, vendre, s’enrichir et continuer comme ça, sans réfléchir, ou alors juste réfléchir à comment faire pour continuer de produire, vendre, s’enrichir. Pourquoi? Parce que le capitalisme à sorti les gens de la misère, parce que c’est l’argent qui permet aux gens d’être heureux et que plus l’économie croit, mieux c’est et vive le PIB! Sauf qu’une fois de plus, la science vient démonter vos croyances mais vous ne l’écoutez pas : oui dans un pays où l’éducation, la nourriture et la pauvreté sont le lot quotidien, la croissance économique permet d’améliorer le confort de chacun mais une fois que plus ou moins tout le monde à un toit, de quoi manger, l’accès à l’école, à l’eau potable alors la croissance du PIB n’amène plus rien, voir même elle plombe la population. Autrement dit atteindre un minimum de PIB pour que la population soit logée, nourrie, qu’elle ait un tout-à-l’égout, accès à un système de santé, à l’instruction, oui, mais après continuer de croitre en PIB ne fait qu’engraisser les plus riches et stresser, emmerder, enfoncer les autres.

Si vraiment il suffisait d’avoir une croissance permanente du PIB pour être bien en tant que peuple, la France faisant partie des premières puissances mondiales serait un paradis sur terre, c’est loin d’être le cas! Non pas parce que les français sont des râleurs mais parce que concrètement, matériellement, physiquement la majorité des français ont un travail qu’ils n’ont pas choisi (quand ils en ont un), qu’ils doivent à tout prix garder ce travail car ils sont obligés, pour survivre, de payer pour leur logement, pour assurer leur logement, de payer pour leur nourriture, pour l’eau potable, pour la gestion de leurs ordures, pour le chauffage de leur logement, pour l’éclairage de leur logement, pour leurs vêtements, pour leurs déplacements… Bref, chaque pas qu’ils font dans la vie est payant et le travail qu’ils ont leur permet à peine de couvrir tous les frais que la vie dans cette société moderne, contemporaine leur impose. Et en plus, comme ce développement économique s’est fait sans aucune réflexion maintenant il faut avoir une voiture mais il faut culpabiliser d’avoir une voiture, il faut s’acheter à manger mais il faut culpabiliser d’acheter des produits emballés qui créent des tonnes de déchets, il faut avoir un logement mais n’avoir aucun choix quant au loyer payé pour se loger, etc… Et vous, qui avez le choix, qui baigner dans le confort, le luxe, qui jamais n’avez besoin de compter, vous pensez être privilégiés parce que vous le méritez, parce que vous avez fait ce qu’il faut pour en arriver là. Mais s’il suffisait de travailler beaucoup pour vivre confortablement, alors les infirmières qui travaillent bien plus que 35h par semaine seraient milliardaires, s’il suffisait d’avoir du mérite pour être reconnu alors les éboueurs grâce auxquels nous vivons dans un monde où nous pouvons ignorer nos déchets alors que nous en produisons des tonnes, seraient les rois du monde et recevraient notre éternelle gratitude. Si avoir deux boulots permettait d’être financièrement confortable alors les personnes qui font le ménage dans plusieurs sociétés de nettoyage gagneraient suffisamment bien leur vie pour pouvoir s’acheter ce qu’elles veulent, sans réfléchir. Mais ça n’est pas comme cela que le monde est, vous le savez et pourtant vous restez dans vos croyances, pourquoi?

Je crois que vous êtes terrifiés à l’idée que tout ce sur quoi repose votre système de pensée soit faux, irrationnel, irréel, alors vous m’en voulez, oui, vous m’en voulez terriblement de vouloir vous ouvrir les yeux. Vous me traitez moi d’incohérente : ben oui, me dites-vous, si vraiment tu étais cohérente avec tes idées d’extrême gauche, alors du donnerais tout l’argent que tu as à des pauvres et comme ça tu serais comme eux, et là tu pourrais vraiment parler, parce que c’est facile de parler de la misère des autres quand on n’a pas à aller à l’usine. C’est vrai, grâce à l’argent que vous m’avez donné, j’ai la chance d’avoir pu travailler pendant 12 ans dans la société que j’avais créé, sans jamais me payer, sans jamais gagner d’argent avec cette société, sans en perdre trop non plus sinon je n’aurais pas tenu 12 ans mais oui, c’est vrai, je suis une privilégiée. Sauf que j’ai choisi d’utiliser ce privilège pour passer du temps avec mes enfants et travailler juste un peu pour me sentir utile, sans me mettre la pression pour gagner de l’argent. Cela m’a permis de travailler à faire du bien aux autres, pendant 12 ans, sans jamais me préoccuper d’en profiter financièrement : j’ai eu le plaisir de faire plaisir, pendant 12 ans, de recevoir des remerciements sincères, chaleureux, reconnaissants, sans jamais avoir à me demander comment j’allais nourrir mes enfants et oui, c’est une grande chance, je vous en suis reconnaissante. Seulement la façon dont je me sers de cette chance, je ne l’ai pas apprise de vous, car si je vous avais écouté, je serais restée cadre dans une multinationale et j’aurais cherché à toujours gagner plus, malgré ce que j’avais déjà.

Aujourd’hui j’ai vendu ma société et je suis retournée sur les bancs de la fac, j’étudie et peut-être, si j’arrive à réussir le concours, peut-être arriverai-je à enseigner et je vous confirmerai alors dans votre croyance que je suis une traitre à ma classe : non seulement je suis de gauche, alors que je devrais défendre les privilèges de la bourgeoisie et donc voter à droite, mais en plus je veux enseigner, faire partie de ce corps que vous mépriser car, selon vous, ils se plaignent tout le temps alors que ce sont des privilégiés. Mais oui! Gagner 2000€ au bout de 15 ans de carrière quel privilège! Se faire cracher dessus par des parents mécontents des notes de leur rejetons, quel privilège! N’avoir aucun soutien de sa hiérarchie ni de personne d’ailleurs, mais comme c’est bandant! Alors pourquoi aller vers ce calvaire me direz-vous? Parce si vraiment les enseignants sont tous des cons, que sommes-nous, nous parents, qui laissons nos enfants entre leur mains pendant que nous partons faire autre chose? Des criminels, des irresponsables, des indifférents au sort de nos enfants? Non, nous voulons le meilleur pour eux et une partie de ce meilleur consiste à leur donner de l’instruction et c’est pour cela que nous les mettons à l’école, pour ceux d’entre nous qui ont le choix en tout cas. Parce que soyons honnêtes : lorsque chaque mois il faut lutter pour finir le mois, l’école n’est pas un choix, c’est une nécessité, il faut un endroit où laisser les enfants en sécurité pendant que les adultes vont travailler pour pouvoir les nourrir, les habiller, les loger. Combien de parents sont dans ce cas? Une grande majorité je crois.

Et je crois aussi qu’il n’y a rien de plus beau que de forger des esprits en construction, leur apprendre à réfléchir par eux-mêmes (si toutefois l’école a encore cette ambition) les armer pour qu’ils puissent être bombardés à longueur de journée par des images, des mots et qu’ils puissent se dire : « attend une seconde, qu’est-ce que ça veut dire ce mot-là, dans cette bouche-là, à ce moment-là? » Pour qu’ils se questionnent, qu’ils remettent en question, et qu’ils avancent non pas sans se poser de question mais au contraire en ayant la volonté de progresser. Progresser réellement, c’est-à-dire pas se demander comment gagner le plus d’argent possible, car contrairement à ce qu’à dit un jour Emmanuel Macron, il n’y a pas de pire ambition dans la vie que vouloir devenir milliardaire : quelle tristesse, quelle manque d’ambition, quelle étroitesse d’esprit, quelle vide de pensée, quelle manque de valeur morale, quelle futilité que de penser qu’accumuler de manière aussi dégoutante autant de richesse matérielle puisse apporter quoi que ce soit à un être humain normalement constitué. Ce qui motive l’humain ça n’est pas la richesse matérielle mais bien la richesse morale, intellectuelle, affective : nous avons envie de nous sentir bien dans nos corps, bien dans notre tête, nous avons envie d’être aimer et d’aimer, d’être reconnus pour le bien que faisons autour de nous et rejeter le mal que nous répandons, nous avons besoin d’être acceptés tels que nous sommes et de nous accepter nous-mêmes avec nos faiblesses et nos qualités, c’est ça qui nous motive, c’est ça qui nous fait avancer! Gagner de l’argent n’est pas un but en soi puisque l’argent en soi ne sert à rien, il permet de se procurer des choses utiles, mais il n’est pas utile en lui-même. Et c’est choses que l’argent nous permet d’acheter, une fois que nous avons assez pour nous loger, nous nourrir, étancher notre soif et pouvoir nous payer un peu de loisirs, quel intérêt d’en accumuler plus? Aucun si ce n’est combler un autre manque que nous ne voyons peut-être pas : un manque affectif, un manque de confiance en soi, un manque de reconnaissance, un manque de sécurité psychique, mais en tout cas ça ne vient pas du tout comme une nécessité. Alors peut-être faudrait-il que tous les milliardaires et tous les dirigeants de multinationales hyper puissantes se fassent soigner, psychologiquement soigner car vraiment il n’y a aucune logique d’utilité, de nécessité dans cette accumulation obscène!

Et vous dans tout cela? Vous ma famille, vous qui êtes très très très loin de ces malades, de ces criminels, de ces irresponsables mais qui avez les mêmes idées, les mêmes désirs, les mêmes croyances mortifères qu’eux, je vous aime, malgré tout. J’ai honte de vos modes de vie, de cette façon dont vous dépensez toujours plus sans réfléchir aux conséquences de vos actes pour l’environnement notamment, mais je vous aime quand même. J’ai honte de vos idées intolérantes, racistes, parfois homophobes, anti-féministes, mais je vous aime quand même. Vous me blessez, vous me faites mal à me critiquer, à m’insulter même puisque vous n’hésitez pas à me traiter de conne à cause de mon mode de vie, de mes idées, mais je vous aime quand même. Je suis en colère contre votre ignorance, votre bêtise, vos affirmations sans fondement, mais je vous aime quand même. Je suis frustrée par mon incapacité à vous faire changer d’avis, à vous ouvrir les yeux, à vous influencer ne serait-ce qu’un peu, mais je vous aime quand même. Malgré tous vos défauts, malgré vos croyances foireuses, vos comportements néfastes, votre intolérance, je vous aime quand même. Vous m’avez appris la valeur du travail, même si m’avez toujours traitée de flemmarde. Vous m’avez appris à être honnêtes, même si aujourd’hui je découvre que vous être loin de l’être toujours. Vous m’avez élevée dans le confort et la sécurité matérielle, même si j’ai du payer le pris fort pour ce confort : n’être jamais assez bien, assez féminine, assez de votre côté, assez de droite, assez comme vous et n’être jamais valorisée, être du coup, parmi vous, toujours la paria, la bizarre, qu’on accepte mais qu’on voudrait bien changer. Je vous aime quand même, malgré le rejet, malgré la souffrance, malgré l’incompréhension, malgré le manque de tendresse, malgré tout, je vous aime quand même… et c’est dur, et j’en chie, et je redoute les repas de famille comme le noir craint le contrôle de police mais je vous aime quand même! Et aussi étonnant que cela puisse paraître, je sais que vous m’aimez aussi, car malgré mes idées, malgré nos disputes (nombreuses), malgré nos coups de gueule, nos prises de tête, nos bagarres vous m’appelez, vous me demandez de mes nouvelles et nous nous voyons toujours, une fois par mois, une fois par an, ça dépend mais nous nous voyons toujours et pour cela je trouve que nous méritons de nous féliciter mutuellement : je me félicite d’arriver, après toutes ces années, à vous aimer encore et je vous félicite, après toutes des années, d’arriver à m’aimer encore, bravo à nous et bisous!