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Fait d’hiver…

Fait d’hiver…

Elle a quinze ans, lui dix de plus. Au restaurant de la station de ski, il l’invite, elle veut faire la grande, elle boit une bière. Elle choisit celle avec le plus d’alcool, elle veut lui montrer qu’elle n’est pas une merdeuse. Elle en prend une autre. Après le restau, dans la voiture, elle sent qu’elle est bizarre, sa tête tourne, elle ne dit rien. Il conduit la voiture. Ils arrivent sur un parking un peu à l’extérieur de la station. Personne autour. Il s’arrête. L’homme est sur le siège conducteur, elle sur le siège passager. Il l’embrasse. Ensuite, elle se laisse faire, elle ne veut pas avoir l’air timorée et puis l’alcool lui a enlevé une partie de sa volonté : elle ne sait pas trop ce qui se passe. 15 ans viol silence ignorance.

Pendant ce temps, lui la caresse : d’abord le visage, puis les seins, puis sa main descend. Elle ne sait pas trop comment mais d’un coup elle se rend compte qu’elle n’a plus son pantalon. Ensuite, Il vient sur elle et elle a mal quand il cherche à la pénétrer alors elle crie. Il continue et elle crie encore, elle a mal mais elle ne le repousse pas, elle se sent toute molle. La douleur entre ses jambes est là, mais elle ne sait pas trop où elle est, ce qu’il se passe, où est son corps, ce qu’elle doit faire. Alors elle ne fait rien, elle ne fait que crier. Il arrête, se remet sur le siège conducteur, lui jette son pantalon au visage et lui dit brusquement : « Rhabille-toi, je ne veux pas que ça ressemble à un viol! » Elle se rhabille.

Il conduit pour la ramener chez elle. Elle rentre dans le chalet où tout le monde dort, sa mère, sa sœur, son beau-père. Cette fille de 15 ans se sent sale, elle se douche. Elle s’assoit dans la baignoire et laisse l’eau couler longtemps sur son corps. Elle finit par aller se coucher. Le lendemain, il passe la voir, il lui demande si ça va. Elle lui parle à peine. Il s’en va. Elle ne le reverra jamais. 15 ans viol silence ignorance.

Elle se douchera plusieurs fois ce jour-là. Des années après, elle se rend compte qu’il l’a violé, qu’elle est victime, qu’il est coupable. Elle n’a jamais porté plainte. Elle n’en a jamais parlé à sa mère, à son beau-père, à sa sœur. Personne ne sait. L’adolescente ne s’est même pas rendue compte qu’elle venait de se faire agresser, de se faire sexuellement agressée. A 15 ans, elle ne s’est même pas rendue compte que c’est lui le coupable et qu’elle n’a rien fait de mal. Elle ne s’est même pas rendu compte que c’est lui qui est sale, lui est devrait payer, lui qui a abusé d’une gamine et qui l’a violentée. Elle ne s’est pas rendue compte. 15 ans viol silence ignorance.

Personne ne lui avait jamais expliqué que son corps était à protéger, qu’elle devait se protéger, que se faire toucher ça n’est pas un moyen d’être cool, qu’elle n’a rien à prouver à personne, qu’elle n’a rien à subir, rien à accepter, rien à supporter pour être acceptée comme elle est. Personne ne lui a jamais expliqué qu’elle mérite le respect, la douceur, qu’elle mérite d’être aimée pour ce qu’elle est, comme elle est, que qui elle c’est comme ça et c’est bien, qu’elle n’a pas à subir des agressions pour être cool, pour être normale, pour être aimée. Finalement, elle a été violée et elle ne s’en est même pas rendue compte…

L’éloge de l’ignorance de Socrate

L’éloge de l’ignorance de Socrate

« Nous ne savons, ni les sophistes, ni les poètes, ni les orateurs, ni les artistes, ni moi, ce que c’est que le vrai, le bon et le beau. mais il y a entre nous cette différence, que, quoique ces gens ne sachent rien, tous croient savoir quelque chose. Au lieu que moi, si je ne sais rien, au moins je n’en suis pas en doute. De sorte que toute cette supériorité de sagesse qui m’est accordée par l’oracle, se réduit seulement à être bien convaincu que j’ignore ce que je ne sais pas. »

Jean-Jacques Rousseau, Discours sur les sciences et les arts, page 38 dans l’édition GF de 2018, citation de Socrate.